Lors des formations que j’anime régulièrement à travers toute la France, certains stagiaires me parlent de leurs enfants en me demandant : « À partir de quel âge prends-tu les enfants en consultation, Olivier ? », ou encore « Tu n’aurais pas une baguette magique pour solutionner le problème de mon enfant ?! ».
Je comprends que certains parents puissent être désemparés, perdus dans le dédale des médecines douces et des multiples possibles. Si je suis aujourd’hui formateur, c’est pour enseigner aux autres ce qu’il m’a fallu trente années de vie professionnelle à comprendre et intégrer.
Je vais donc, à travers cet article, vous informer sur le fonctionnement des relaxations thérapeutiques, car elles peuvent être une aide précieuse face aux problèmes que peut rencontrer votre enfant. Et, je l’espère, vous réconcilier dans un même temps avec les médecines douces, qui se trouvent être un très bon complément à la médecine allopathique [1].
L'hypnose étant une action en général réservée à l'adulte, on pratique pour les enfants les contes thérapeutiques ; le dénominateur commun aux relaxations et à l'hypnose étant les états modifiés de conscience.
Les relaxations thérapeutiques apprennent à l'enfant à décompresser et se détendre, ce qui lui permet à la fois de relâcher les tensions du corps qui est anxieux, stressé [2], mais également d'atteindre un état de conscience modifié. Ainsi le travail de prise de conscience et d'apprentissage peut commencer.
Les enfants, lorsqu’ils nous semblent en mal-être, nous envoient en réalité des messages qu’il est intéressant d’écouter et de décrypter.
Lorsque les parents accompagnent un enfant à mon cabinet, pour un travail de thérapie, ils sont souvent inquiets, parfois désemparés, et toujours en quête de solutions : ils aimeraient que j’utilise une baguette magique afin d’identifier immédiatement la source de la pathologie, et lui trouver une solution rapide.
Selon moi, plutôt que de penser la pathologie de l’enfant comme un problème, voyons-le comme un moyen de mettre à jour un dysfonctionnement, et de créer ainsi une opportunité de changement.
Considérer la pathologie comme un problème, et non comme une opportunité, peut faire augmenter le stress et l’anxiété chez l’enfant, qui finit par s’identifier à ce problème qui inquiète tant ses parents.
Le travail du thérapeute va consister à redonner confiance à l’enfant en lui montrant que ce qu’il pense être un problème, est en réalité une occasion favorable : une solution gagnante que son cerveau a trouvée afin de lui permettre de réaliser un nouvel apprentissage.
Le fait d'apprendre quelque chose de nouveau va lui permettre de trouver des ressources, un nouvel outil, de faire différemment, de changer une croyance, etc…
Par ailleurs, les relaxations thérapeutiques constituent de véritables espaces de liberté, créées sur mesure par le thérapeute ; des endroits où l’enfant va pouvoir être son propre héro, et ainsi quérir pour trouver la clef magique qui va l’aider à dépasser sa problématique.
Le thérapeute est là pour garantir le cadre et la sécurité, pour guider et conduire l’enfant à trouver le chemin de cet espace de tous les possibles ; il l’emmène ainsi à être acteur de sa thérapie et à trouver par lui-même sa propre solution.
Il me semble important de rappeler que le thérapeute n’a ni de baguette magique, ni de solution toute faite ; tout en amenant l’enfant à trouver la route de cet espace de liberté, il lui permet d’ouvrir en toute sécurité des portes conduisant à des chemins que l’enfant va emprunter pour expérimenter, nommer et sentir dans son corps ce que son symptôme veut lui dire : découvrir le sens caché derrière cette difficulté, et découvrir dans un même temps qu’il est possible d’être acteur de sa vie.
C’est en apprenant à être attentif à ce qu’il se passe en lui, à écouter son corps et ses besoins que l’enfant va acquérir de l’autonomie. Il va également prendre conscience que ces endroits de relaxations thérapeutiques sont un bon complément, voire une alternative parfois, à certains médicaments.
Souvent la pathologie à laquelle est confronté l’enfant peut entraîner chez lui un stress [2] aboutissant sur l’émergence d’un trouble anxieux, sur lequel peut se greffer par la suite un trouble dépressif. Le stress n’est donc pas une chose à négliger chez l’enfant.
D’après ENABEE, l’étude nationale inédite commandée par Santé publique France [3] de 2023, et portant sur des enfants scolarisés du CP au CM2 :
Il est important d’ajouter que l’enfant est sensible au stress que peut subir chaque adulte s’occupant de lui ; comme une éponge, l’enfant absorbe tout ce qui l’entoure : le positif, comme le négatif. Et pour chaque parent qui pense savoir gérer et cacher son stress à son enfant : ce n’est qu’une illusion.
Le travail du thérapeute consiste à amener l’enfant à nommer l’émotion qui se cache derrière son stress. Il peut en effet être stressé lorsqu’il n’arrive pas à gérer sa frustration et la colère qui en découle, lorsqu’il s’ennuie à l’école, ou encore lorsqu’il ne supporte plus le comportement de son frère ou de sa sœur…
Mais avant cela, il est important d’aider l’enfant à identifier, lorsqu’il est stressé, ce qu’il se passe dans son corps, et dans quels endroits cela se manifeste-t-il ? Et que se dit-il dans sa tête ? Que pense-t-il ?
Tous ces apprentissages vont servir par la suite à l’enfant : il expérimente et utilise les outils appropriés avec le thérapeute, dans un premier temps, puis en totale autonomie.
Le thérapeute va ensuite encourager l’enfant à s’adresser à la partie de lui qui sait tout [4] , pour reprendre le terme utilisé en hypnose. Et c’est elle, qui par le biais de l’inconscient, va aider l’enfant à trouver ses propres clefs…
Je vais citer Nathalie Peretti [5] qui m’avait conté la métaphore du plâtre et de la béquille, lors de ma spécialisation d’accompagnement des enfants et des adolescents :
« Si un jour tu te casses une jambe, sais-tu ce qu’il faut faire pour la guérir ? Il faut immobiliser ta jambe, la plâtrer ; puis tu marches avec une béquille pour ne pas t’appuyer sur ta jambe. Six semaines après, le médecin t’enlève le plâtre et tu quittes la béquille car tu n’en as plus besoin. Et tu peux recommencer à marcher, courir, sauter, escalader…
Eh bien tu vois, ton problème, c’est la même chose ! À un moment de ta vie, la seule solution que ton cerveau ait trouvée, c’est d’avoir ce comportement et ses manifestations, comme le plâtre et la béquille pour ta jambe. C’était une sécurité pour toi… Mais toi, au bout de six semaines, tu as continué à avoir ce comportement, ce problème ; alors que tu aurais dû le quitter, comme le plâtre et la béquille pour une jambe cassée.
Aujourd’hui, il n’est plus utile pour toi ; alors tu peux remercier ce comportement et ses manifestations, et les laisser ici. »
C’est à travers ce genre de métaphore que l’enfant fait l’apprentissage de l’intention positive de son comportement et de ses manifestations. Et sans avoir à le lui expliquer, la partie qui sait tout en lui, au travers de son inconscient, fait le lien.
Pour conclure…
L’objectif fixé par les relaxations thérapeutiques est d’orienter l’enfant vers ses propres solutions, le faire sortir du comportement-problème en mobilisant ses propres ressources intérieures. Cela permet au passage d’augmenter l’estime et la confiance en soi de l’enfant, d’accroître son autonomie et l’écoute de ses besoins.
BO DEVELOPPEMENT propose de vous accueillir, vous et votre enfant, en présentiel dans l’un de ses cabinets de thérapie ; et également en distanciel, via le téléphone, la tablette ou l’ordinateur, pour un accompagnement individuel et sur mesure de votre enfant.
Je souhaite que ces pratiques de relaxations thérapeutiques ne soient pas seulement des parenthèses magiques dans la vie de votre enfant ; constituant de véritables opportunités de changement, ces pratiques doivent s’inscrire dans une démarche globale de recherche d’équilibre et d’harmonie au quotidien.
Ainsi, le bien-être des enfants d’aujourd’hui contribuera, je l’espère, au bien-être du monde de demain. Aider les enfants à être plus sereins et plus équilibrés, c’est leur permettre d’être plus apte à bâtir le monde de demain : une société plus juste, et plus apaisée.
Et c’est cette perspective optimiste qui me guide dans mon travail médiatique et thérapeutique.
[1] Médecine allopathique : qui traite les symptômes et les maladies à l'aide de médicaments, de radiothérapie ou de chirurgie.
[2] Le stress est la mise ne tension du corps qui se prépare à l’action… mais là, comme il y a des peurs, de l’anxiété, il s’agit de mauvais stress, inadapté, de "distress"
[3] Étude datant de juin 2023 à retrouver ici
[4] Nous avons en nous différentes parties : celle qui a peur, celle qui sait toujours tout, celle qui doute…
[5] Nathalie Peretti est sophrologue, praticienne en PNL, décodage biologique et hypnose ériksonnienne.