LA PRISE EN COMPTE DE LA QVCTau sein des entreprises et des collectivités territoriales

L’acronyme QVCT signifie Qualité de Vie et des Conditions de Travail. Nous l’appelions auparavant la QVT, mais en 2021, le gouvernement français a officialisé ce terme dans le cadre de ses politiques de santé au travail, soulignant l'importance d'une approche intégrée qui reconnaît à la fois la qualité de vie au travail et les conditions matérielles de celui-ci.

La Démarche QVCT : Lorsqu’elle n’est pas prise en compte, de nombreux risques peuvent émerger, impactant la santé physique et mentale des travailleurs, ainsi que la performance de l’organisation.
Les principaux risques au travail, en lien avec l'absence de QVCT, sont le stress, le harcèlement, l’épuisement professionnel (burn-out), l’ennui (bore-out) et la perte de sens au travail (brown-out).

LE STRESS AU TRAVAIL

Le stress est l'un des risques psychosociaux les plus fréquents dans les milieux de travail où la QVCT est négligée. Il survient lorsque les exigences du travail dépassent la capacité de l’individu à les gérer, notamment en raison d'une surcharge de travail, d’un manque de soutien ou d'une mauvaise organisation.

Origines du stress :
Surcharge de travail, exigences trop élevées.
Manque d’autonomie ou de contrôle sur les tâches.
Conflits interpersonnels, mauvaise communication avec la hiérarchie.
Ambiguïté ou insécurité quant au rôle du salarié (objectifs mal définis).
Conséquences :
Physiques : Troubles du sommeil, maux de tête, douleurs musculaires, maladies chroniques.
Psychologiques : Anxiété, irritabilité, perte de concentration.
Organisationnelles : Diminution de la productivité, augmentation des erreurs, absentéisme accru.

Exemple : dans une structure, les agents surchargés par la gestion de plusieurs projets sans soutien adéquat peuvent ressentir une pression intense, les poussant à travailler au-delà de leurs capacités, sans bénéficier de moments de repos. Le stress chronique qui en résulte peut entraîner un épuisement mental et des arrêts maladie.

LE HARCÈLEMENT

Le harcèlement, qu’il soit moral ou sexuel, est un autre risque important qui peut se développer dans des organisations où la QVCT n’est pas prise en compte. Un environnement de travail délétère, marqué par un manque de respect ou une mauvaise gestion des conflits, favorise l’apparition de comportements de harcèlement.

Harcèlement moral : c’est une répétition d'actes, de paroles ou d'attitudes hostiles qui ont pour but ou effet de dégrader les conditions de travail d'un agent, portant atteinte à sa dignité, à son intégrité psychologique ou physique.
Harcèlement sexuel : il inclut des comportements à connotation sexuelle, des gestes déplacés ou des propos inappropriés qui peuvent créer un climat de travail humiliant ou intimidant.

Conséquences :
• Sur la victime : dévalorisation de soi, dépression, isolement social, troubles de santé mentale.
• Sur l’organisation : dégradation de l'ambiance de travail, multiplication des conflits, perte de motivation générale.

Exemple : Dans une structure où la hiérarchie est rigide et où les plaintes ne sont pas prises en compte, un agent peut être victime de harcèlement moral, subissant des remarques constantes et dégradantes de son supérieur. L'absence de mesures correctives ou d’écoute peut pousser l'agent à la démission ou au burn-out, voir au suicide.

L’ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL (Burn-out)

Le burn-out survient lorsque l'agent est exposé à un stress chronique intense et à une surcharge de travail sur une longue période. Il se manifeste par une fatigue émotionnelle, physique et mentale, ainsi qu’un détachement progressif du travail.

Causes :

  • Charge de travail excessive et attentes démesurées.
  • Absence de reconnaissance ou de valorisation des efforts.
  • Manque de soutien social au travail.
  • Déséquilibre entre les exigences professionnelles et les ressources disponibles (temps, moyens, formation).

Symptômes :
  • Émotionnels : sentiment d’échec, frustration, cynisme, détachement vis-à-vis du travail.
  • Physiques : fatigue intense, insomnie, douleurs corporelles.
  • Cognitifs : baisse de la concentration, perte de mémoire, difficulté à prendre des décisions. •
Conséquences :
  • Sur la santé mentale : dépression, anxiété, idées suicidaires dans les cas extrêmes.
  • Sur l’organisation : Baisse de la qualité du travail, absentéisme prolongé, augmentation du turnover.
Exemple : Un agent dans une collectivité, constamment en surcharge de travail et sous pression, finit par être émotionnellement et physiquement épuisé. Malgré ses efforts, il ne reçoit ni reconnaissance ni soutien. Ce manque de QVCT dans l’organisation conduit à un burn-out, nécessitant une absence prolongée.

L’ENNUI AU TRAVAIL (Bore-out)

Le bore-out est l’opposé du burn-out. C’est un état de sous-occupation ou d'ennui chronique au travail, lié à un manque de tâches stimulantes ou de défi dans les missions confiées au salarié. Cette forme d'épuisement survient souvent lorsque les compétences de l’individu sont sous-utilisées.

Causes :

  • Tâches répétitives et peu valorisantes.
  • Manque de sens ou d’intérêt dans les missions confiées.
  • Peu ou pas de possibilités d’évolution ou de formation.

Conséquences :
  • Psychologiques : frustration, perte de confiance en soi, ennui, dépression.
  • Comportementales : baisse de l’implication, désengagement, absentéisme déguisé.
  • Sur l’organisation : perte de productivité, démotivation généralisée, turnover élevé.
Exemple : Un agent administratif affecté à des tâches routinières et répétitives, sans perspective d’évolution ou de diversité dans ses missions, peut finir par se désengager totalement de son travail. Son ennui prolongé peut entraîner des effets psychologiques délétères comme la dévalorisation et la perte de motivation.

LA PERTE DE SENS AU TRAVAIL (Brown-out)

Le brown-out survient lorsqu’un agent ressent une perte de sens dans son travail. Il se manifeste par une incompréhension ou un rejet des tâches qu’il doit accomplir, qu’il considère inutiles ou contraires à ses valeurs.

Causes :

  • Tâches répétitives et peu valorisantes.
  • Discordance entre les missions et les valeurs personnelles.
  • Absence de finalité ou de sens dans les tâches confiées.
  • Sentiment de ne pas contribuer à quelque chose de significatif.
Conséquences :
  • Sur la motivation : désengagement progressif, sentiment d’absurdité, cynisme.
  • Sur la performance : baisse de productivité, erreurs fréquentes, absentéisme psychologique.
  • Sur la santé mentale : frustration, dépression, perte de satisfaction personnelle.
Exemple : Un salarié peut se retrouver chargé de tâches administratives qu’il considère comme inutiles ou bureaucratiques. Il a l’impression que son travail ne contribue pas réellement à l’amélioration de la vie des citoyens, ce qui entraîne un profond sentiment d’insatisfaction et de déconnexion avec sa mission.

LES RISQUES ORGANISATIONNELS

Au-delà des effets sur les individus, l’absence de prise en compte de la QVCT peut avoir des conséquences organisationnelles majeures :

  • Augmentation du turnover, avec des coûts supplémentaires liés aux recrutements et à la formation de nouveaux salariés.
  • Multiplication des arrêts maladie et du présentéisme (agents présents physiquement mais démotivés ou non productifs).
  • Climat de travail délétère, où la productivité diminue, les conflits augmentent, et la qualité travail ou du service rendu aux usagers en pâtit.

En conclusion, ne pas prendre en compte la Qualité de Vie et des Conditions de Travail dans une organisation expose celle-ci à des risques psychosociaux importants tels que le stress, le harcèlement, le burn-out, le bore-out et le brown-out.
Ces risques affectent non seulement la santé mentale et physique des agents, mais aussi la performance globale et la cohésion des équipes. Il est donc crucial pour les structures, qu’elles soient privées ou publiques, de mettre en place des politiques de prévention efficaces, de veiller à l’épanouissement des agents, et de promouvoir un environnement de travail sain et motivant.

La mise en place et le succès d’une démarche QVCT au sein d’une structure va dépendre de l'implication de plusieurs acteurs, chacun ayant un rôle et des responsabilités spécifiques.
La QVCT ne se limite pas à la responsabilité d’un seul individu, mais relève d’une approche collective et transversale où chaque niveau hiérarchique doit prendre une posture proactive pour assurer un environnement de travail sain et productif : direction des ressources humaines, managers, salariés, syndicats, service santé et sécurité au travail (médecine du travail), élus et/ou dirigeants qui orientent les priorités de la structure et allouent les ressources nécessaires à la mise en place des actions QVCT.

Se former à la démarche QVCT

Il est donc primordial pour les DRH, Responsables RH et QVCT, Managers, Syndicats, etc, de se former au pilotage de la démarche QVCT.

BO DEVELOPPEMENT
peut vous aider, à travers une formation, à analyser les enjeux de la qualité de vie et des conditions de travail en comprenant son impact sur la performance globale de l’organisation, à identifier les leviers spécifiques permettant d’améliorer la qualité de vie au travail, de concevoir des stratégies concrètes et concertées pour favoriser le bien-être des salariés et prévenir les risques professionnels, vous outiller pour vous permettre d’optimiser l’efficience de votre stratégie et la voir portée de façon globale dans l’organisation.

BO DEVELOPPEMENT propose également des accompagnements individuels et sur-mesure, afin de vous aider à la mise en place de votre démarche QVCT au sein de votre structure ou de votre service.